Ce n’est pas Gabrielle mais plutôt sa copine qui m’informe qu’elle est en route et qu’elle me demande de patienter encore un peu. Elle vient de partir de chez Martine, mais avec la circulation elle n’arrivera pas avant une heure. Je suis déçu mais ma déception s’évanouit dès que je me rends compte que la rousse m’envoie ce qui me semble être un regard in-téressé. Non! Ça doit sûrement être mon imagination. Je retourne m’asseoir en essayant de ne pas trop rougir.

      Tu veux un autre verre?
      Oui. C’était Gabrielle?
      Non, Martine.

      Je lui résume la situation. Il trouve tout cela dommage mais m’assure qu’il veut bien, en gage d’amitié, me tenir compagnie encore un peu. Je me doute bien que l’amitié a très peu à voir dans tout cela.

      Un serveur s’approche lentement, à pas feutrés, jusqu’à notre table.

      Monsieur Dupuis, la dame rousse qui est assise au bar vous offre ce verre.
      Merci, mais j’attends ma compagne...
      C’est ce qu’elle a cru comprendre en vous voyant au téléphone, mais elle vous prie de l’accepter quand même.

      Le serveur a un petit air entendu. Il ne se ferait probablement pas prier. Pour ne pas blesser la belle inconnue, j’accepte.

      Je tente d’intercepter le regard de cette femme de rêve afin de lui adresser un salut amical. Mais elle est en pleine conversation très animée avec un homme et semble intéressée. Stéphane, lui, est dépité.

      Pourquoi est-ce toujours toi? Toi qui as une fille adorable alors que moi je n’ai que ma main et mon oreiller? Pourquoi?