Elle me téléphona à nouveau le jour de ma fête, alors que j’étais toujours au bureau.

      Je dois faire des courses toute la journée. A quelle heure comptais-tu te rendre à l’hôtel?
      Oh! autour de dix-sept heures, dix-sept heures trente.
      C’est bien ce que je pensais... Pourquoi est-ce qu’on ne se rejoint pas au bar de l’hôtel plutôt que dans la chambre? Je suis désolée, mon chéri, mais je ne sais pas quand j’aurai fini. Sûrement pas avant dix-huit heures trente. Je m’en veux tellement! J’aurais espéré pouvoir m’amuser un peu avec toi avant de descendre, mais ça ne marchera pas...
      Ce n’est pas grave. J’irai prendre un verre en t’attendant. Après tout, c’est mon anniversaire... Je pourrai peut-être en profiter pour voir s’il y a aussi des femmes abandonnées, à ce bar?
      Bon! j’ai compris. Je fais de mon mieux pour arriver tôt. S’il le faut, je t’arracherai des bras de toutes ces femmes esseulées qui n’attendent que toi...
      Sois douce!
      Promis. Je t’embrasse. A tout à l’heure!

      C’est ainsi que je me retrouve en compagnie de Stéphane, qui a presque la langue pendante devant la majorité féminine du bar. C’est Stéphane qui m’a fait rencontrer Gabrielle, cette femme à qui j’ai laissé le soin de me surprendre. Il avait tenté de la conquérir avant moi, mais avait échoué lamentablement. Il ne me tenait pas rigueur de mon succès bien qu’il avait encore un faible pour elle. Ce qui explique qu’à la men-tion du "déguisement" qu’elle devait revêtir pour moi, il semblait moins pressé de partir.

      Je ne pars pas d’ici avant d’avoir vu ça!, avait-il dit.